11 06 2014

Le casque Adrian du SLT Louis Vernerey, un témoignage de la bataille de Champagne, 1915.

Né en 1881, Louis Vernerey a 34 ans lorsqu’il est blessé à la tête au premier jour de la deuxième bataille de Champagne le 25 septembre 1915.

Le début de l’année 1915 se caractérise par une phase de stratégie d’usure de l’ennemi. La première bataille de Champagne (décembre 1914-mars 1915) se solde par un échec et la deuxième bataille est préparée durant tout l’été 1915. Les gares et les camps sont construits de nuit afin de ne pas éveiller les soupçons.

 

MA_BC_casque-vernerey_Champagne_191509Louis Vernerey est alors sous-lieutenant au 154e régiment d’infanterie, au sein du 3e bataillon. L’assaut par le régiment est lancé le 25 septembre 1915 à 9h15 du matin. Les pertes sont importantes dès les premières minutes car les soldats avancent sous le tir fourni des mitrailleuses allemandes provenant d’un bois voisin, dans lequel ils parviennent cependant à pénétrer, faisant environ 400 prisonniers. L’attaque permet de prendre pied en différents points de la ligne allemande. Le Journal de marche du régiment souligne de nombreux actes de courage, ainsi que les circonstances de la mort du lieutenant Matra, qui, « blessé grièvement, annonce sa mort à ses hommes et meurt en chantant la Marseillaise ».
Cette deuxième offensive se termine le 9 octobre. En dépit de ces quelques actions d’éclat, elle se traduit encore une fois par un échec : malgré une très légère progression, l’armée française ne parvient pas à rompre la ligne allemande. Plus de 27 000 soldats trouvent la mort.

Casque Adrian percé du sous-lieutenant Louis Vernerey. Bataille de Champagne, 1915 : flux

Si le sous-lieutenant Vernerey ne fait pas partie de ce nombre, c’est sans doute grâce au casque Adrian qu’il portait lors de la bataille. Ce modèle, pensé par Louis Adrian au début de l’année 1915, a précisément commencé à être distribué aux soldats lors des offensives de septembre de la même année. Il a été conçu en raison du nombre très important de blessures à la tête au début du conflit, dues aux éclats d’obus ainsi qu’à la terre et aux pierres soulevées par les explosions. Dans le contexte de ce qui fut une véritable course à l’armement, cette invention peut être vue comme une réponse, certes imparfaite, à l’incessante amélioration technique des armes : bien que le casque Adrian n’arrête ni les balles de fusil, comme le montre bien l’impact de la balle qui a ici traversé la bombe, ni la plupart des éclats d’obus, il a contribué à réduire les blessures à la tête et à sauver de nombreuses vies.

Retourné au combat, cité une deuxième fois en 1917 pour son courage et son calme alors qu’il commandait la 13e compagnie du 355e régiment d’infanterie, Vernerey meurt à Paris en août 1944, quelques jours avant la Libération.