27 06 2013

Nouvelle acquisition du département ancien : une épée viking

On appelle « épées viking » des pièces se plaçant chronologiquement entre les VIIIe et XIIe siècles et provenant de contrées dépassant largement l’aire géographique scandinave. Leurs principales caractéristiques résident dans la technique de forge de leur lame à double tranchant, réalisée en acier « damas » ainsi que dans leurs décors à motifs géométriques qui relèvent des traditions celtes et scandinaves.

Epee viking

Pour compléter sa riche collection d’épées scandinaves, dont la majeure partie est présentée au sein du parcours chronologique du département Ancien dans l’espace dédié à la guerre au XIIIe siècle, notre établissement a bénéficié de la générosité de la Société des Amis du Musée de l’Armée (SAMA). En effet, après avoir été averties par un collectionneur privé de son souhait de mettre en vente cette splendide arme, les équipes de la conservation ont sollicité la SAMA afin d’acquérir la pièce. Conscients de l’intérêt de cet objet au décor unique et à l’état de conservation remarquable, le bureau et les membres de la SAMA n’ont pas tardé à donner leur aval et à acheter cette pièce pour l’offrir immédiatement au musée. Le 5 avril dernier, la Commission d’Acquisition des Musées de la Défense a validé cette opération et l’épée a officiellement rejoint les collections du musée de l’Armée. Une réorganisation de la vitrine consacrée aux armes médiévales antérieures au XIIIe siècle, où sera présentée cette épée viking, devrait rapidement permettre aux visiteurs de mieux appréhender une période charnière de l’histoire de l’Europe.

Epee viking : croixRéservées à des guerriers de haut rang, ces armes se distinguent principalement par leur garde. La forme et le décor de celle-ci, la typologie du pommeau permettent de dater ces pièces et de déduire leur origine géographique. Nous pouvons donc affirmer que l’épée offerte par la SAMA provient d’Europe du Nord où elle a été fourbie autour du Xe siècle de notre ère. Le Epee viking : inscriptionspommeau et les quillons sont enrichis d’un décor, à notre connaissance unique, composé d’un semis de petits losanges d’argent plaqués et presque intégralement conservé. Tout aussi exceptionnelle, la lame est ornée d’un côté d’une croix gravée et présente sur l’autre face, dans la large gouttière centrale, une série de lettres tracée par l’incrustation d’un filigrane. Sans doute une inscription latine abrégée, difficile à déchiffrer puisqu’une partie des lettres majuscules est effacée.

Crédits photos : © Musée de l’Armée