28 01 2015

Un prototype dans les collections du musée de l’Armée : le PM MAC 47/1

Le PM MAC 47/1 : Pistolet-mitrailleur, Manufacture d’armes de Châtellerault, 1947, 1ère version

Calibre : 9 mm
Munition : 9 mm Parabellum. Le nom de Parabellum fait écho à la fameuse maxime latine : Si vis pacem, para bellum, c’est-à-dire : si tu veux la paix, prépare la guerre. Cette munition a été créée par Luger en 1902.
Longueur de l’arme dépliée : 0,63 m
Longueur de l’arme repliée : 0,40 m
Poids : 2,1 kg
Capacité du chargeur : 32 cartouches
Cadence de tir théorique : 640 coups/minute

Lors de la Seconde Guerre mondiale, l’efficacité des pistolets-mitrailleurs a été largement démontrée, notamment dans les combats rapprochés et les combats de rue. En 1938, l’armée française adopte un pistolet-mitrailleur – PM Mle 38 – qui utilise la cartouche, de calibre 7,65 mm long, des pistolets automatiques modèle 35 A ou 35 S. Cette munition, moins performante que la cartouche de 9 mm Parabellum, est donc abandonnée au profit de cette dernière.
À la Libération, les troupes françaises utilisent les armes laissées par les Alliés, comme le pistolet-mitrailleur Sten anglais ou le Thompson américain. L’état-major français demande dès le 11 mai 1945 à toutes les manufactures d’armes et aux entreprises privées de travailler sur des prototypes de pistolets-mitrailleurs. La manufacture d’armes de Châtellerault (MAC) présente pour cette étude une cinquantaine de modèles, dont le PM MAC 47/1.

PM-MAC-47-1- Musée de l'Armée

Cette arme fonctionne uniquement en mode automatique et utilise, comme tous les prototypes de la MAC, le chargeur du pistolet-mitrailleur allemand MP 40. Pour réduire son encombrement en mode transport, la crosse et le chargeur peuvent être rabattus et le levier d’armement positionné sur la partie inférieure de l’arcade de pontet*.

PM-MAC-47-1-photo-2-allegee

PM-MAC-47-1 - Musée de l'Armée

En mai 1948, le PM MAC 47/1 est testé par la Section Technique de l’Armée (STA) comme en témoignent les comptes rendus dans lesquels sont consignées différentes remarques. Les avantages sont le faible poids de l’arme et en mode transport, la possibilité de rabattre son chargeur sous le canon. Ce dernier système, qui existait déjà sur des armes suisses, hongroises et italiennes, est par la suite utilisé pour le pistolet-mitrailleur français MAT 49 – Manufacture d’armes de Tulle 1949.
Le PM MAC 47/1 présente aussi des inconvénients : le système récupérateur demande un ressort de très bonne qualité pour conserver son efficacité ; la manipulation de la crosse nécessite un espace de manœuvre assez grand ; enfin, lors du tir, la tenue en main de l’arme est médiocre.
À la suite du compte rendu de la STA, l’état-major décide de ne pas expérimenter cette arme dans les corps de troupe et abandonne le projet. Cette étude et ces essais vont néanmoins permettre de nouvelles recherches qui aboutissent ultérieurement à l’adoption du pistolet-mitrailleur modèle MAT 49 comme arme réglementaire pour l’armée française.

Adjudant Olivier LAURENT
Expert en armement

*Arcade de pontet : Élément qui protège la queue de détente contre les dommages ou les pressions accidentelles.