01 12 2016

La collection de sculptures du Musée de l’armée. Le chantier de récolement

Il est rare que les publics du musée de l’Armée, en déambulant dans ses salles, soient confrontés à des sculptures. Hormis peut-être quelques bustes et médaillons de figures militaires illustres. Si elles constituent en effet, avec près de 950 objets, une part infime des collections du musée (un peu plus de 0,15 %), le chantier de récolement des sculptures, engagé en 2016, a permis de mettre en lumière cet ensemble atypique, aux accents composites.

Le récolement est une obligation décennale inscrite dans la loi du 4 janvier 2002, « relative aux Musées de France ». Cette opération permet de vérifier que les objets présents au sein d’un musée sont conformes à ses registres d’inventaire. L’agent récoleur identifie et localise les objets, vérifie qu’ils sont bien inscrits dans les inventaires et collecte des informations les concernant afin d’alimenter leur fiche documentaire (prise de mesures, d’inscriptions, de photographies). Il constate également leur état aux côtés du restaurateur, afin d’entreprendre la veille sanitaire de la collection. L’ensemble de ces informations est ensuite saisi dans un logiciel de gestion documentaire informatique, facilitant leur approche et leur lisibilité.

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Issues d’acquisitions aux contours variés, les sculptures du musée de l’Armée ont été conservées dans divers bâtiments successifs avant de rejoindre les réserves externalisées. Leur récolement, entrepris par le département de l’Iconographie (DICO) en étroite collaboration avec le département Experts et Inventaire (DEXI), a été couplé depuis avril 2016 à un chantier des collections mené par le département de la Régie des Collections (DREGCOLL) : les sculptures sont dépoussiérées, reconditionnées et relocalisées, les rendant plus accessibles aux équipes du musée et améliorant leurs conditions de conservation.

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Cette opération a ainsi permis d’engager une réelle redécouverte de la collection existante. Les nombreux matériaux présents (bronze, plâtre, marbre, bois, cire, terre cuite, et même papier mâché…), ainsi que des dimensions variées (de 12cm à près de 2m de hauteur), en démontrent la diversité. Les recherches documentaires, couplées à l’observation minutieuse des objets, redéfinissent et actualisent les données concernant la composition de la collection. Ces recherches ont par exemple permis d’agrémenter les dossiers d’œuvres d’artistes comme Jean-Antoine Houdon ou Jean-Léon Gérôme, autour d’une chronologie allant du début du XIXe siècle aux époques contemporaines. Si elle est constituée d’objets aux typologies variées – comme des statuettes, des bustes ou des médaillons – cette collection fait également place à des œuvres plus insolites, comme des masques et des mains mortuaires, ou des dioramas de la Première Guerre mondiale.

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En faisant date, et en délivrant une meilleure connaissance des sculptures du musée, ce chantier de récolement a su préparer leur devenir en facilitant leur visibilité et leur accessibilité aux équipes du musée, comme à ses publics. La réorganisation des réserves, facilitant l’accès à ces œuvres, en est un premier jalon. La numérisation des données documentaires en est un second, proposant un panel de sujets, d’auteurs et de typologies d’objets mis à la disposition d’expositions, de publications ou de prêts nationaux et internationaux à venir. Une campagne de photographie menée très prochainement saura maintenir ce devoir de diffusion auprès des publics, en mettant en lumière certaines de ces œuvres au sein d’une base de données accessible à tous, en ligne, valorisant ainsi le travail de l’ombre accompli au musée de l’Armée.

Enora Gault, chargée de récolement au département Iconographie

 

Fig. 1. Ensemble de bustes
Fig. 2. Henri Pernot, Mains du général Grossetti, moulage en plâtre, inv. 10310 C1
Fig. 3. A. Thomas, Le barbier Maës rasant pendant le bombardement de Lille en 1792, terre cuite modelée, inv. 9466, Dd 6.

© Photos – Paris, musée de l’Armée