L’exposition Napoléon et l’Europe, qui aura lieu du 27 mars au 14 juillet 2013, sera l’occasion d’accueillir des prêts provenant des plus prestigieuses institutions européennes. Elle présentera des œuvres d’origine et de nature diverses, croisant les regards des Français et des Européens pour dresser un tableau inédit de l’Europe entre 1795 et 1815.
Le dernier habit de Nelson, porté à Trafalgar, traverse la Manche. Incarnant l’affrontement entre la France et la Grande-Bretagne après la rupture de la paix d’Amiens en 1803, la figure de Lord Horatio Nelson (1758-1805) sera notamment évoquée. Le vice-amiral de la Royal Navy fut à la fois l’artisan et la victime de la plus grande victoire navale britannique de la période, en anéantissant la flotte franco-espagnole de l’amiral Villeneuve à Trafalgar, le 21 octobre 1805.
Le National Maritime Museum (NMM), à Londres, conserve de nombreux objets lui ayant appartenu ou évoquant sa mémoire. Parmi ceux-ci se trouve l’habit de petite tenue qu’il portait lors de la bataille de Trafalgar, percé à l’épaule gauche par la balle qui lui coûta la vie. Cet habit, qui correspond au règlement de 1795, arbore sur le côté gauche les ordres du Bain, du Croissant et de Saint-Joachim ainsi que celui de Saint-Ferdinand (cf. photo ci-dessous).
La manche droite se porte pliée contre la poitrine, masquant le fait que Nelson a perdu un bras à Tenerife en 1797. Cet uniforme, ainsi que nombre d’autres reliques, revint à Lady Hamilton, qui le céda en 1814 pour s’acquitter d’une dette. S.A.R. le prince Albert l’acquit plus tard pour 150 livres, puis en fit don en 1845 à l’hôpital de Greenwich. Quant à la balle qui tua Lord Nelson, elle est conservée dans les collections royales britanniques au château de Windsor.
Le prêt exceptionnel de cette tenue, qui n’a jamais quitté le sol britannique et s’apprête à intégrer bientôt les salles rénovées du NMM, fait écho au prêt consenti, en 2005, par le musée de l’Armée : la redingote et l’un des chapeaux de l’Empereur avaient alors traversé la Manche à l’occasion de l’exposition Nelson et Napoléon.
Deux autres tenues d’exception : celles de François 1er d’Autriche et d’Alexandre 1er de Russie. En pendant à la présentation de cette pièce unique, l’exposition accueillera, autour du célèbre habit de grenadier à pied de la Garde impériale de Napoléon (musée national du château de Fontainebleau), d’autres hôtes de marque. Tous les protagonistes seront ainsi présents pour évoquer dignement Austerlitz, la « bataille des trois empereurs », grâce à deux tenues tout aussi exceptionnelles : celle de Feldmarschall portée par François 1er d’Autriche lors de sa venue en France, en 1814 (Vienne, Heeresgeschichtliches Museum) et un habit de petite tenue du régiment Préobrajensky de la Garde impériale russe, ayant appartenu à Alexandre1er de Russie (Moscou, musée historique du Kremlin).
Émilie Robbe, conservateur, département moderne, commissaire de l’exposition.