Entreposée pendant des décennies dans une réserve du musée de l’Armée, une arme d’hast chinoise (inv. 2012.0.527), assimilable à un fauchard occidental, a retrouvé tout son éclat à l’occasion du stage à l’atelier métal de deux étudiantes de la prestigieuse école Boulle.
Au départ, une hampe en bois laqué rouge, une douille et une virolle de laiton oxydé, et un long fer en forme de sabre recouvert d’une épaisse couche noircie composent cette arme d’apparat.
Mais à mesure de son minutieux nettoyage, réalisé à l’aide de laine d’acier triple zéro, de tige cotonnée (ou d’une simple brosse à dent) imbibée d’alminox et d’ammoniac dilué pour les parties dorées [image 2], le long fer de 66 centimètres délivre peu à peu ses secrets. La tête de dragon d’où s’échappe le fer se révèle être un véritable joyau. Argent, bronze, dorure et pierreries pour les yeux du monstre rivalisent pour offrir à cet animal légendaire un éclat insoupçonné.
Jaillissant de la gueule du dragon comme une flamme incandescente, le fer de cette arme a également reçu un traitement particulier. Des incrustations d’écritures chinoises et de motifs – tels que nuages, dragons et flammes [image 3] – se répartissent sur toute sa longueur, tandis que les trois ressauts présents sur le dos de la lame sont percés d’un petit trou et soulignés d’un filigrane doré.
Retrouvez une interview des deux étudiantes de l’école Boulle sur le blog des actualités du musée.