Le récolement décennal est l’une des principales activités qui se déroulent, jour après jour, au sein des réserves externalisées. Ces dernières sont constituées de plusieurs bâtiments où sont conservées les collections selon leurs typologies. La salle dite « des coiffes » regroupe toutes les coiffures des époques moderne et contemporaine non exposées dans les salles du musée. Elles sont rangées par département et par nature sur quinze rayonnages.
En 2012, le département Experts et Inventaire (DEXI) débute le récolement de cette salle par les coiffes du département moderne comprenant des bicornes, des talpacks (coiffes des chasseurs à cheval français sous le Second Empire), des bonnets à poil ou encore des chapskas. L’agent récoleur vérifie pour chacun de ses objets : son numéro d’inventaire, sa conformité à l’inventaire et sa localisation. Il relève les mesures et les inscriptions, puis réalise des photographies ainsi qu’un constat d’état sommaire de l’objet. Toutes ces informations sont ensuite saisies dans la base de données du musée puis vérifiées et validées par les départements moderne et contemporain.
Au fil des années et des déménagements, plusieurs coiffes ont perdu leur numéro d’inventaire. Commence alors la tâche la plus ardue mais indispensable de l’agent récoleur. Afin de retrouver son numéro d’inventaire et de retracer l’histoire de l’objet, il mène des recherches dans les registres inventaire, la base de données et dans les ressources documentaires tout en étant soutenu par les départements. La numérisation des inventaires et la consultation de la base de données, au sein même des réserves, ont considérablement facilité ce travail.
Six collaborateurs se sont succédé sur ce chantier pendant trois années, jusqu’à son achèvement en juin 2015 par les coiffes du département contemporain. Au terme de cette campagne de 40 mois de travail, le nombre final de coiffes récolées s’élève à 4 370. Ce travail de grande ampleur a permis d’examiner des pièces inattendues comme des casques d’entraînement pour parachutiste ou encore des masques d’escrime. En outre, 916 képis de toutes nationalités sont comptabilisés dans les réserves, illustrant la diversité de la collection aussi bien française qu’étrangère !
Grâce à ce récolement, le musée de l’Armée dispose désormais d’une meilleure connaissance de ces objets, ce qui permettra aux équipes de les valoriser lors des prochaines expositions et d’en compléter la collection par des acquisitions futures.
Clotilde Forest
Documentaliste, Département Experts et Inventaire.
Crédits photos : © Paris – Musée de l’Armée / Émilie Cambier