12 10 2016

Participation exceptionnelle du musée de l’Armée à l’exposition « Le Grand Condé. Le rival du roi Soleil ? » à Chantilly

La salle du Jeu de Paume du domaine de Chantilly accueille du 5 septembre 2016 au 2 janvier 2017, une exposition consacrée à Louis II de Bourbon, prince de Condé (1621-1686), dit le « Grand Condé ». Le musée de l’Armée participe à cet évènement en prêtant plusieurs œuvres prestigieuses de sa collection.

Premier prince du sang, cousin de Louis XIV, le Grand Condé a marqué son époque tant sur les plans militaire et politique qu’artistique. Rival du roi Soleil comme le rappelle le sous-titre de l’exposition, frondeur, passé un temps au service de l’Espagne combattant les armées de Louis XIV, le prince de Condé, revenu au service du roi après le traité des Pyrénées signé en 1659, prit part aux guerres contre les Habsbourg (1668) et la Hollande (1672 et 1678). L’exposition de Chantilly invite à redécouvrir la personnalité de Louis II de Bourbon, son destin politique et la légende construite autour de son nom, de son image et de ses exploits militaires.

Portrait de Louis II de Bourbon par Juste d'Egmont

Le musée de l’Armée participe à cette manifestation en prêtant plusieurs peintures, armes, armure et mobilier permettant d’évoquer tour à tour l’image (à travers plusieurs portraits) et la légende militaire de celui qui fut « l’un des plus grands capitaines du siècle de Louis XIV grâce à son incroyable charisme militaire et à sa capacité d’analyse »[1]. Ainsi, les exploits des débuts face à l’armée espagnole lorsque le Grand Condé n’est encore que le duc d’Enghien sont évoqués à travers son premier succès militaire lors de la bataille de Rocroi (19 mai 1643), en témoignent le Portrait de Louis II de Bourbon, prince de Condé, dit le Grand Condé par Juste d’Egmont (Inv. 2007.31.1), et le fauteuil du comte de Fontaine (Inv. Cc1), son ennemi au service des Habsbourg, qui commandait les tercios espagnols depuis sa chaise transportée sur le champ de bataille.

Chaise du comte de Fontaine

La deuxième grande victoire du duc d’Enghien sur les Espagnols, la reddition de Dunkerque (11 octobre 1646), sujet du tableau de Jean Tassel, Louis II de Bourbon, duc d’Enghien, reçoit la reddition de Dunkerque en octobre 1646 (Inv. 2007.7.1), ainsi que la bataille de Seneffe, l’un des derniers combats de Condé et l’un des plus meurtriers mené le 11 août 1674, témoignent un peu plus du destin épique du prince. Le tableau de l’atelier d’Adam Frans Van der Meulen qui représente la seconde (Inv. 2014.2.1), montre le prince au premier plan, « chaussé comme pour le bal, en souliers et bas de soie » [2].

Bataille de Seneffe

Enfin, une demi-armure (Inv. G 106), une petite arquebuse de cavalerie (Inv. M 130), et une épée de parement (Inv. J 122) viennent compléter cet ensemble afin d’évoquer « l’art de la guerre du Grand Condé » [3].

Laëtitia Desserrières
Assistante au Cabinet des dessins, des estampes et de la Photographie

 

[1] Mathieu Deldicque, « L’hommage du musée Condé au Grand Condé », Le Grand Condé. Le rival du Roi-Soleil ?, cat. exp., Gand, éditions Snoeck, 2016, p. 10.
[2] Voir notice 40, p. 96 du catalogue de l’exposition.
[3] Voir l’article de Dominique Prévôt « De l’aube d’un règne à la fin d’un style. L’art de la guerre du Grand Condé », dans le catalogue de l’exposition, p. 82-87.

© Photo (C) Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Pascal Segrette ; Photo (C) Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Emilie Cambier